« Pour M. Macron, le risque est que la colère des “gilets jaunes” serve de carburants aux extrêmes »
Dans sa chronique, Françoise Fressoz, éditorialiste au « Monde », observe qu’entre sa volonté d’écouter les Français et celle de maintenir le cap des réformes, le chef de l’Etat est confronté à une équation difficile.
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Chronique. Pour Emmanuel Macron, la France des « gilets jaunes », celle qui est apparue samedi 17 novembre sur les écrans de télévision à l’occasion des blocages routiers, est électoralement perdue. Depuis le milieu des années 1980, les sociologues et les politologues ont vu se creuser, au fil des élections, le fossé entre les grandes métropoles de plain-pied dans la mondialisation et la France périurbaine qui se bat pour sauvegarder l’emploi, souffre d’être mal desservie en transports en commun, assiste au recul des services publics, se sent reléguée au point que nombre de ses électeurs ont choisi de se mettre en retrait de la politique en s’abstenant.
De cette situation, le président de la République n’est pas responsable mais en décidant d’aligner la fiscalité du gazole sur celle de l’essence au moment où les prix du pétrole flambaient sur le marché mondial, il a mal appréhendé les difficultés quotidiennes rencontrées par nombre de ses concitoyens et pris la responsabilité d’allumer le feu. Un mort, 409 blessés dont quatorze dans un état grave à l’issue de la mobilisation du 17 novembre, ce n’est pas rien.
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